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#1 À l’ombre du Lycabette. L’École française et la ville d’Athènes cover
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RDV rue Didotou

#1 À l’ombre du Lycabette. L’École française et la ville d’Athènes

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09min |20/01/2025
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#1 À l’ombre du Lycabette. L’École française et la ville d’Athènes

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Description

À l’ombre du Lycabette. L’École française et la ville d’Athènes, par Lucile Arnoux-Farnoux et Alexandre Farnoux (Éditions EFA)


Issu d’une conversation de salon athénien, d’une visite officielle à l’Acropole, d’une suggestion d’un ancien membre de l’expédition de Morée ou du malaise d’un érudit français dans une école de la ville ou des quatre à la fois, le destin de l’École française d’Athènes est lié à l’histoire de la ville d’Athènes et de la société athénienne. Ce lien est riche et réciproque, car l’École a été un acteur de l’histoire urbaine et sociale de la ville et la ville a été un terrain d’apprentissage et un objet d’étude pour la communauté savante qui y vit. Dans ce double rapport à la ville qui l’a accueillie, l’École a construit une histoire singulière et méconnue. En s’installant dans la capitale du nouvel État, l’École ne s’installe pas seulement dans « la patrie des arts et des lettres » dont rêve tout philologue: elle prend racine sur un terrain où les membres découvrent une langue grecque vivante et parlée, une Antiquité originale et inattendue, un peuple héritier d’une histoire prestigieuse et acteur d’une actualité imprévisible. C’est pourquoi il n’est pas exagéré de dire que la ville d’Athènes a été pour de nombreux membres la première « école » de la Grèce.

Lucile Arnoux est comparatiste, spécialiste de littérature néo-hellénique (université de Tours). Elle a publié notamment les volumes Le double voyage : Paris-Athènes 1919-1939 (EFA, 2018) et Le double voyage : Paris-Athènes 1945-1975 (EFA, 2021), et traduit plusieurs romanciers grecs des XXe et XXIe siècles.

Alexandre Farnoux est professeur d’archéologie et d’histoire de l’art grec à Paris Sorbonne et ancien directeur de l’École française d’Athènes (2011-2019). Il a travaillé sur plusieurs sites de l’École (Malia, Délos, Lato et Dréros) et a publié plusieurs livres dont Cnossos, l’archéologie d’un rêve (Gallimard, Paris 1993) ou catalogues d’exposition, notamment Homère (Louvre Lens – RMN, 2019).


📢 "Les voix de la Méditerranée et des Balkans portées par l’École française d’Athènes."
📌 Ne manquez aucun épisode, abonnez-vous dès maintenant !


Crédits

Interview : Joseph Ballu (ResEFE)

Réalisation : Marina Leclercq (EFA)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    À l’ombre du Lycabette porte sur une histoire de l'école française d'Athènes, mais pas une histoire en tant qu'institution, et pas seulement, mais surtout dans le rapport de cette institution avec la ville d'Athènes. On avait constaté que l'institution avait eu un lien très particulier à la ville, très long, puisque depuis 1846 l'école est installée dans cette ville, et que ce lien n'avait jamais vraiment véritablement exploré. Le livre de Radet sur l'histoire de l'école française d'Athènes, publié en 1900, est extrêmement complet et parle d'énormément d'aspects de l'histoire de l'école, mais principalement sur une trajectoire qui fait de cette institution, une institution archéologique. Et en faisant ça, on rate, où on laisse dans l'ombre, considérant que c'est anecdotique ou que ça n'a pas vraiment d'importance, le rapport de l'institution au pays qui l'a accueilli d'abord, et puis surtout à la ville où cette institution s'est installée. Dans le premier volet, on fait toute l'histoire de comment l'école a participé à l'histoire urbaine de la ville, par exemple, puisqu'elle est installée dans trois endroits différents, rue Academias, sur la place Syntagma, puis ensuite sur le Lycabette, à trois époques différentes, à chaque fois dans... de beaux bâtiments. Le troisième est construit exprès pour ça par l'ingénieur Eugène Piat. Grâce aux archives d'Emile Burnouf, on a pu retrouver les plans de construction de l'école que nous publions pour la première fois. Quand elle est construite en 1873, c'est la dernière maison encore de la ville. Après, ce ne sont que des plantes non boisées du Lycabète et la ville va se développer. C'est le nouveau quartier d'Athènes qui va être construit, d'où le nom de Neapolis. C'est la nouvelle ville qui est construite au-delà. Et c'est un quartier qui va prendre un caractère tout de suite très marqué, très lié à l'éducation, à l'enseignement supérieur. C'est le quartier à proximité de l'université, c'est là qu'habitent les étudiants, c'est là qu'habitent les professeurs aussi.

  • Speaker #1

    L'enseignement du français, c'est l'une des missions, en fait, on l'a un petit peu oublié, de l'école française, qui est mentionné dès l'ordonnance de fondation en 1846. La possibilité est mentionnée pour les membres d'organiser des cours de français, de littérature française et même d'enseigner à l'université. Aucun des établissements scientifiques étrangers à Athènes, que ce soit l'Institut archéologique allemand, l'école américaine, l'école anglaise, n'a pris ce genre d'initiative de créer un établissement, à destination de la population grecque, parce que ce sont des jeunes grecs. Ce n'est pas du tout une école pour les français, pour les enfants de la communauté française, pas du tout. C'est véritablement tourner vers la population athénienne, vers les grecs, pour diffuser la langue, la culture française.

  • Speaker #0

    Et on s'est rendu compte qu'à travers ce rapport à la ville, on pouvait recomposer complètement une histoire de l'institution en mettant l'accent... sur toutes les personnes qui y sont passées, les membres, génération par génération, les équipes de direction, le personnel qui y a travaillé, et que cette communauté qui vit dans la ville, elle a la particularité, par rapport à toutes les autres écoles étrangères à Athènes, d'héberger des jeunes chercheurs qui restent un an renouvelables plusieurs fois, au moins trois fois, et parfois plus, ce qui fait un cas très particulier, unique d'ailleurs, dans le schéma de ces écoles étrangères, parce que, automatiquement, c'est des gens qui s'installent, qui très souvent apprennent la langue, très souvent ont des contacts en dehors du milieu académique, fréquentent les salons littéraires, fréquentent les salons des grandes familles athéniennes, et connaissent certains aspects de la société grecque.

  • Speaker #1

    Mais il y a aussi une contribution de l'école à certaines occasions particulières dans le domaine théâtral et de la mise en scène du théâtre antique, en particulier au moment des festivités, autour du centenaire de l'école en 1947, l'école invite le groupe de théâtre antique de la Sorbonne à jouer dans le cadre de ces festivités et donne une représentation de l'Agamemnon d'Eschyle à l'Odéon d'Hérodaticus, donc à Athènes, et une représentation des Perses, d'Eschyle également, au théâtre antique d'Épidaure. Donc là, ce sont de grands événements culturels qui... rassemble la société athénienne au-delà donc simplement du milieu archéologique.

  • Speaker #0

    Et puis ils vont, grâce à la ville, s'intéresser à la Grèce contemporaine, à titre personnel et privé d'abord, et puis cette connaissance qu'ils vont acquérir par expérience personnelle, ils vont l'exploiter dans des journaux français. La Revue des Deux Mondes, Journal des Débats, pour parler de la Grèce, de la question d'Orient, et prendre des positions souvent très philhellènes. Puis ensuite, le champ de la Grèce contemporaine va devenir un champ académique à part entière dans l'histoire de l'école. La ville nous a paru finalement être un très bon levier pour rédiger une histoire un petit peu différente de l'école et couvrir une période qui va de 1846 principalement jusqu'en 1950. On a tissé une ébauche de ce qui est postérieur aux années 50, mais... Le livre porte vraiment sur ce contact très étroit avec la ville pour le premier siècle d'existence de cette institution.

  • Speaker #1

    L'école française étant installée à Athènes, elle participe à l'histoire de la ville et du pays. Elle est intimement mêlée également aux crises que traversent ce pays et sa capitale. C'est vrai surtout pendant la deuxième guerre mondiale, puisque l'école n'interrompt pas son activité. Elle reste ouverte, il y a des membres qui restent là. Robert Demangel arrive en 1936 et repart en 1950. C'est lui qui dirige l'école pendant toute cette période extrêmement difficile de la guerre et de la guerre civile qui suit le conflit mondial. Il parvient à protéger l'école et à éviter qu'elle ne soit occupée, qu'elle ne soit réquisitionnée par l'occupant, par les Allemands. Le 27 avril 1941, les membres, depuis la terrasse qui est au-dessus de la bibliothèque de l'école, voient monter la croix gammée qui est hissée sur l'acropole. Donc, ils assistent à cette scène dramatique.

  • Speaker #0

    Alors, à travers ça, on met en évidence des aspects très différents grâce à une recherche d'archives, qui a été extrêmement féconde. Et grâce à ça, on a rassemblé beaucoup d'archives manuscrites inédites et un certain nombre de documents iconographiques. On a privilégié des documents soit totalement inédits, soit déjà connus, mais on les a replacés dans leur contexte, en leur donnant souvent une signification nouvelle qui n'avait pas forcément été vue dans les exploitations antérieures. Donc ça fait un livre qui est en même temps la production d'un ensemble d'archives inédites, ordonnées de manière un petit peu... différentes. On a mis en évidence aussi tout le travail archéologique que les membres ont réalisé à Athènes. Et ça, on l'a un peu oublié parce que l'histoire de l'institution est liée plutôt aux grandes fouilles hors d'Athènes, aux grands voyages scientifiques qui ont été accomplis en Crète, dans les Cyclades, dans le Nord. Mais on n'a jamais fait le centenaire, par exemple, de la fouille de Belay aux Propylées, alors que 1850, c'est en fait la première fouille de l'école française d'Athènes. C'est d'une certaine manière par cette fouille que l'école française d'Athènes, et dès 1850, montre l'efficacité du dispositif. d'une institution française à l'étranger. Cette efficacité a été aussi exploitée, et on rétablit la dimension de cette participation, elle a été exploitée par la villa Médicis et les architectes de la villa Médicis, qui sont venus les premiers, avant même la création de l'école, à partir de 1845, s'installer à Athènes pour travailler sur l'acropole. Et ces architectes ont continué de venir à l'école française d'Athènes très régulièrement, jusqu'après la seconde guerre mondiale, en travaillant en collaboration avec les membres sur d'autres chantiers que la Grèce. Et donc, nous réintégrons dans l'histoire de l'école l'histoire de cette participation des membres de la Villa Médicis. Et au-delà des architectes, nous signalons que beaucoup d'autres artistes sont venus à l'école en ces jours, des sculpteurs et des musiciens, grâce à un accord qui était passé en fait avec la Villa. Le livre, en quelque sorte, retrace l'histoire de cette institution, tout en lui réintégrant toute une série de développements qu'on a exclu, au vu de son parcours archéologique, en considérant que c'était le parcours principal. Et donc on réintègre toutes ces histoires parallèles, en quelque sorte, mais qui sont autant de racines de cette institution dans la société athénienne et qui expliquent que l'école française Athènes est un morceau de l'histoire d'Athènes. L'institution doit une grande partie de son succès et de la richesse de son histoire à l'accueil que la ville lui a réservé. Et ce livre est construit comme une récapitulation de ce passé. Non pas par nostalgie, mais pour expliquer que l'avenir de cette institution, il est aussi dans le lien renouvelé avec la ville.

Chapters

  • Introduction à l'histoire de l'École Française d'Athènes

    00:25

  • Le rôle de l'école dans l'enseignement du français

    02:14

  • Contributions culturelles et théâtrales de l'école

    03:20

  • L'impact de la guerre sur l'école et son fonctionnement

    05:25

  • Conclusion : l'avenir de l'école et son lien avec Athènes

    09:00

Description

À l’ombre du Lycabette. L’École française et la ville d’Athènes, par Lucile Arnoux-Farnoux et Alexandre Farnoux (Éditions EFA)


Issu d’une conversation de salon athénien, d’une visite officielle à l’Acropole, d’une suggestion d’un ancien membre de l’expédition de Morée ou du malaise d’un érudit français dans une école de la ville ou des quatre à la fois, le destin de l’École française d’Athènes est lié à l’histoire de la ville d’Athènes et de la société athénienne. Ce lien est riche et réciproque, car l’École a été un acteur de l’histoire urbaine et sociale de la ville et la ville a été un terrain d’apprentissage et un objet d’étude pour la communauté savante qui y vit. Dans ce double rapport à la ville qui l’a accueillie, l’École a construit une histoire singulière et méconnue. En s’installant dans la capitale du nouvel État, l’École ne s’installe pas seulement dans « la patrie des arts et des lettres » dont rêve tout philologue: elle prend racine sur un terrain où les membres découvrent une langue grecque vivante et parlée, une Antiquité originale et inattendue, un peuple héritier d’une histoire prestigieuse et acteur d’une actualité imprévisible. C’est pourquoi il n’est pas exagéré de dire que la ville d’Athènes a été pour de nombreux membres la première « école » de la Grèce.

Lucile Arnoux est comparatiste, spécialiste de littérature néo-hellénique (université de Tours). Elle a publié notamment les volumes Le double voyage : Paris-Athènes 1919-1939 (EFA, 2018) et Le double voyage : Paris-Athènes 1945-1975 (EFA, 2021), et traduit plusieurs romanciers grecs des XXe et XXIe siècles.

Alexandre Farnoux est professeur d’archéologie et d’histoire de l’art grec à Paris Sorbonne et ancien directeur de l’École française d’Athènes (2011-2019). Il a travaillé sur plusieurs sites de l’École (Malia, Délos, Lato et Dréros) et a publié plusieurs livres dont Cnossos, l’archéologie d’un rêve (Gallimard, Paris 1993) ou catalogues d’exposition, notamment Homère (Louvre Lens – RMN, 2019).


📢 "Les voix de la Méditerranée et des Balkans portées par l’École française d’Athènes."
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Interview : Joseph Ballu (ResEFE)

Réalisation : Marina Leclercq (EFA)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    À l’ombre du Lycabette porte sur une histoire de l'école française d'Athènes, mais pas une histoire en tant qu'institution, et pas seulement, mais surtout dans le rapport de cette institution avec la ville d'Athènes. On avait constaté que l'institution avait eu un lien très particulier à la ville, très long, puisque depuis 1846 l'école est installée dans cette ville, et que ce lien n'avait jamais vraiment véritablement exploré. Le livre de Radet sur l'histoire de l'école française d'Athènes, publié en 1900, est extrêmement complet et parle d'énormément d'aspects de l'histoire de l'école, mais principalement sur une trajectoire qui fait de cette institution, une institution archéologique. Et en faisant ça, on rate, où on laisse dans l'ombre, considérant que c'est anecdotique ou que ça n'a pas vraiment d'importance, le rapport de l'institution au pays qui l'a accueilli d'abord, et puis surtout à la ville où cette institution s'est installée. Dans le premier volet, on fait toute l'histoire de comment l'école a participé à l'histoire urbaine de la ville, par exemple, puisqu'elle est installée dans trois endroits différents, rue Academias, sur la place Syntagma, puis ensuite sur le Lycabette, à trois époques différentes, à chaque fois dans... de beaux bâtiments. Le troisième est construit exprès pour ça par l'ingénieur Eugène Piat. Grâce aux archives d'Emile Burnouf, on a pu retrouver les plans de construction de l'école que nous publions pour la première fois. Quand elle est construite en 1873, c'est la dernière maison encore de la ville. Après, ce ne sont que des plantes non boisées du Lycabète et la ville va se développer. C'est le nouveau quartier d'Athènes qui va être construit, d'où le nom de Neapolis. C'est la nouvelle ville qui est construite au-delà. Et c'est un quartier qui va prendre un caractère tout de suite très marqué, très lié à l'éducation, à l'enseignement supérieur. C'est le quartier à proximité de l'université, c'est là qu'habitent les étudiants, c'est là qu'habitent les professeurs aussi.

  • Speaker #1

    L'enseignement du français, c'est l'une des missions, en fait, on l'a un petit peu oublié, de l'école française, qui est mentionné dès l'ordonnance de fondation en 1846. La possibilité est mentionnée pour les membres d'organiser des cours de français, de littérature française et même d'enseigner à l'université. Aucun des établissements scientifiques étrangers à Athènes, que ce soit l'Institut archéologique allemand, l'école américaine, l'école anglaise, n'a pris ce genre d'initiative de créer un établissement, à destination de la population grecque, parce que ce sont des jeunes grecs. Ce n'est pas du tout une école pour les français, pour les enfants de la communauté française, pas du tout. C'est véritablement tourner vers la population athénienne, vers les grecs, pour diffuser la langue, la culture française.

  • Speaker #0

    Et on s'est rendu compte qu'à travers ce rapport à la ville, on pouvait recomposer complètement une histoire de l'institution en mettant l'accent... sur toutes les personnes qui y sont passées, les membres, génération par génération, les équipes de direction, le personnel qui y a travaillé, et que cette communauté qui vit dans la ville, elle a la particularité, par rapport à toutes les autres écoles étrangères à Athènes, d'héberger des jeunes chercheurs qui restent un an renouvelables plusieurs fois, au moins trois fois, et parfois plus, ce qui fait un cas très particulier, unique d'ailleurs, dans le schéma de ces écoles étrangères, parce que, automatiquement, c'est des gens qui s'installent, qui très souvent apprennent la langue, très souvent ont des contacts en dehors du milieu académique, fréquentent les salons littéraires, fréquentent les salons des grandes familles athéniennes, et connaissent certains aspects de la société grecque.

  • Speaker #1

    Mais il y a aussi une contribution de l'école à certaines occasions particulières dans le domaine théâtral et de la mise en scène du théâtre antique, en particulier au moment des festivités, autour du centenaire de l'école en 1947, l'école invite le groupe de théâtre antique de la Sorbonne à jouer dans le cadre de ces festivités et donne une représentation de l'Agamemnon d'Eschyle à l'Odéon d'Hérodaticus, donc à Athènes, et une représentation des Perses, d'Eschyle également, au théâtre antique d'Épidaure. Donc là, ce sont de grands événements culturels qui... rassemble la société athénienne au-delà donc simplement du milieu archéologique.

  • Speaker #0

    Et puis ils vont, grâce à la ville, s'intéresser à la Grèce contemporaine, à titre personnel et privé d'abord, et puis cette connaissance qu'ils vont acquérir par expérience personnelle, ils vont l'exploiter dans des journaux français. La Revue des Deux Mondes, Journal des Débats, pour parler de la Grèce, de la question d'Orient, et prendre des positions souvent très philhellènes. Puis ensuite, le champ de la Grèce contemporaine va devenir un champ académique à part entière dans l'histoire de l'école. La ville nous a paru finalement être un très bon levier pour rédiger une histoire un petit peu différente de l'école et couvrir une période qui va de 1846 principalement jusqu'en 1950. On a tissé une ébauche de ce qui est postérieur aux années 50, mais... Le livre porte vraiment sur ce contact très étroit avec la ville pour le premier siècle d'existence de cette institution.

  • Speaker #1

    L'école française étant installée à Athènes, elle participe à l'histoire de la ville et du pays. Elle est intimement mêlée également aux crises que traversent ce pays et sa capitale. C'est vrai surtout pendant la deuxième guerre mondiale, puisque l'école n'interrompt pas son activité. Elle reste ouverte, il y a des membres qui restent là. Robert Demangel arrive en 1936 et repart en 1950. C'est lui qui dirige l'école pendant toute cette période extrêmement difficile de la guerre et de la guerre civile qui suit le conflit mondial. Il parvient à protéger l'école et à éviter qu'elle ne soit occupée, qu'elle ne soit réquisitionnée par l'occupant, par les Allemands. Le 27 avril 1941, les membres, depuis la terrasse qui est au-dessus de la bibliothèque de l'école, voient monter la croix gammée qui est hissée sur l'acropole. Donc, ils assistent à cette scène dramatique.

  • Speaker #0

    Alors, à travers ça, on met en évidence des aspects très différents grâce à une recherche d'archives, qui a été extrêmement féconde. Et grâce à ça, on a rassemblé beaucoup d'archives manuscrites inédites et un certain nombre de documents iconographiques. On a privilégié des documents soit totalement inédits, soit déjà connus, mais on les a replacés dans leur contexte, en leur donnant souvent une signification nouvelle qui n'avait pas forcément été vue dans les exploitations antérieures. Donc ça fait un livre qui est en même temps la production d'un ensemble d'archives inédites, ordonnées de manière un petit peu... différentes. On a mis en évidence aussi tout le travail archéologique que les membres ont réalisé à Athènes. Et ça, on l'a un peu oublié parce que l'histoire de l'institution est liée plutôt aux grandes fouilles hors d'Athènes, aux grands voyages scientifiques qui ont été accomplis en Crète, dans les Cyclades, dans le Nord. Mais on n'a jamais fait le centenaire, par exemple, de la fouille de Belay aux Propylées, alors que 1850, c'est en fait la première fouille de l'école française d'Athènes. C'est d'une certaine manière par cette fouille que l'école française d'Athènes, et dès 1850, montre l'efficacité du dispositif. d'une institution française à l'étranger. Cette efficacité a été aussi exploitée, et on rétablit la dimension de cette participation, elle a été exploitée par la villa Médicis et les architectes de la villa Médicis, qui sont venus les premiers, avant même la création de l'école, à partir de 1845, s'installer à Athènes pour travailler sur l'acropole. Et ces architectes ont continué de venir à l'école française d'Athènes très régulièrement, jusqu'après la seconde guerre mondiale, en travaillant en collaboration avec les membres sur d'autres chantiers que la Grèce. Et donc, nous réintégrons dans l'histoire de l'école l'histoire de cette participation des membres de la Villa Médicis. Et au-delà des architectes, nous signalons que beaucoup d'autres artistes sont venus à l'école en ces jours, des sculpteurs et des musiciens, grâce à un accord qui était passé en fait avec la Villa. Le livre, en quelque sorte, retrace l'histoire de cette institution, tout en lui réintégrant toute une série de développements qu'on a exclu, au vu de son parcours archéologique, en considérant que c'était le parcours principal. Et donc on réintègre toutes ces histoires parallèles, en quelque sorte, mais qui sont autant de racines de cette institution dans la société athénienne et qui expliquent que l'école française Athènes est un morceau de l'histoire d'Athènes. L'institution doit une grande partie de son succès et de la richesse de son histoire à l'accueil que la ville lui a réservé. Et ce livre est construit comme une récapitulation de ce passé. Non pas par nostalgie, mais pour expliquer que l'avenir de cette institution, il est aussi dans le lien renouvelé avec la ville.

Chapters

  • Introduction à l'histoire de l'École Française d'Athènes

    00:25

  • Le rôle de l'école dans l'enseignement du français

    02:14

  • Contributions culturelles et théâtrales de l'école

    03:20

  • L'impact de la guerre sur l'école et son fonctionnement

    05:25

  • Conclusion : l'avenir de l'école et son lien avec Athènes

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À l’ombre du Lycabette. L’École française et la ville d’Athènes, par Lucile Arnoux-Farnoux et Alexandre Farnoux (Éditions EFA)


Issu d’une conversation de salon athénien, d’une visite officielle à l’Acropole, d’une suggestion d’un ancien membre de l’expédition de Morée ou du malaise d’un érudit français dans une école de la ville ou des quatre à la fois, le destin de l’École française d’Athènes est lié à l’histoire de la ville d’Athènes et de la société athénienne. Ce lien est riche et réciproque, car l’École a été un acteur de l’histoire urbaine et sociale de la ville et la ville a été un terrain d’apprentissage et un objet d’étude pour la communauté savante qui y vit. Dans ce double rapport à la ville qui l’a accueillie, l’École a construit une histoire singulière et méconnue. En s’installant dans la capitale du nouvel État, l’École ne s’installe pas seulement dans « la patrie des arts et des lettres » dont rêve tout philologue: elle prend racine sur un terrain où les membres découvrent une langue grecque vivante et parlée, une Antiquité originale et inattendue, un peuple héritier d’une histoire prestigieuse et acteur d’une actualité imprévisible. C’est pourquoi il n’est pas exagéré de dire que la ville d’Athènes a été pour de nombreux membres la première « école » de la Grèce.

Lucile Arnoux est comparatiste, spécialiste de littérature néo-hellénique (université de Tours). Elle a publié notamment les volumes Le double voyage : Paris-Athènes 1919-1939 (EFA, 2018) et Le double voyage : Paris-Athènes 1945-1975 (EFA, 2021), et traduit plusieurs romanciers grecs des XXe et XXIe siècles.

Alexandre Farnoux est professeur d’archéologie et d’histoire de l’art grec à Paris Sorbonne et ancien directeur de l’École française d’Athènes (2011-2019). Il a travaillé sur plusieurs sites de l’École (Malia, Délos, Lato et Dréros) et a publié plusieurs livres dont Cnossos, l’archéologie d’un rêve (Gallimard, Paris 1993) ou catalogues d’exposition, notamment Homère (Louvre Lens – RMN, 2019).


📢 "Les voix de la Méditerranée et des Balkans portées par l’École française d’Athènes."
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  • Speaker #0

    À l’ombre du Lycabette porte sur une histoire de l'école française d'Athènes, mais pas une histoire en tant qu'institution, et pas seulement, mais surtout dans le rapport de cette institution avec la ville d'Athènes. On avait constaté que l'institution avait eu un lien très particulier à la ville, très long, puisque depuis 1846 l'école est installée dans cette ville, et que ce lien n'avait jamais vraiment véritablement exploré. Le livre de Radet sur l'histoire de l'école française d'Athènes, publié en 1900, est extrêmement complet et parle d'énormément d'aspects de l'histoire de l'école, mais principalement sur une trajectoire qui fait de cette institution, une institution archéologique. Et en faisant ça, on rate, où on laisse dans l'ombre, considérant que c'est anecdotique ou que ça n'a pas vraiment d'importance, le rapport de l'institution au pays qui l'a accueilli d'abord, et puis surtout à la ville où cette institution s'est installée. Dans le premier volet, on fait toute l'histoire de comment l'école a participé à l'histoire urbaine de la ville, par exemple, puisqu'elle est installée dans trois endroits différents, rue Academias, sur la place Syntagma, puis ensuite sur le Lycabette, à trois époques différentes, à chaque fois dans... de beaux bâtiments. Le troisième est construit exprès pour ça par l'ingénieur Eugène Piat. Grâce aux archives d'Emile Burnouf, on a pu retrouver les plans de construction de l'école que nous publions pour la première fois. Quand elle est construite en 1873, c'est la dernière maison encore de la ville. Après, ce ne sont que des plantes non boisées du Lycabète et la ville va se développer. C'est le nouveau quartier d'Athènes qui va être construit, d'où le nom de Neapolis. C'est la nouvelle ville qui est construite au-delà. Et c'est un quartier qui va prendre un caractère tout de suite très marqué, très lié à l'éducation, à l'enseignement supérieur. C'est le quartier à proximité de l'université, c'est là qu'habitent les étudiants, c'est là qu'habitent les professeurs aussi.

  • Speaker #1

    L'enseignement du français, c'est l'une des missions, en fait, on l'a un petit peu oublié, de l'école française, qui est mentionné dès l'ordonnance de fondation en 1846. La possibilité est mentionnée pour les membres d'organiser des cours de français, de littérature française et même d'enseigner à l'université. Aucun des établissements scientifiques étrangers à Athènes, que ce soit l'Institut archéologique allemand, l'école américaine, l'école anglaise, n'a pris ce genre d'initiative de créer un établissement, à destination de la population grecque, parce que ce sont des jeunes grecs. Ce n'est pas du tout une école pour les français, pour les enfants de la communauté française, pas du tout. C'est véritablement tourner vers la population athénienne, vers les grecs, pour diffuser la langue, la culture française.

  • Speaker #0

    Et on s'est rendu compte qu'à travers ce rapport à la ville, on pouvait recomposer complètement une histoire de l'institution en mettant l'accent... sur toutes les personnes qui y sont passées, les membres, génération par génération, les équipes de direction, le personnel qui y a travaillé, et que cette communauté qui vit dans la ville, elle a la particularité, par rapport à toutes les autres écoles étrangères à Athènes, d'héberger des jeunes chercheurs qui restent un an renouvelables plusieurs fois, au moins trois fois, et parfois plus, ce qui fait un cas très particulier, unique d'ailleurs, dans le schéma de ces écoles étrangères, parce que, automatiquement, c'est des gens qui s'installent, qui très souvent apprennent la langue, très souvent ont des contacts en dehors du milieu académique, fréquentent les salons littéraires, fréquentent les salons des grandes familles athéniennes, et connaissent certains aspects de la société grecque.

  • Speaker #1

    Mais il y a aussi une contribution de l'école à certaines occasions particulières dans le domaine théâtral et de la mise en scène du théâtre antique, en particulier au moment des festivités, autour du centenaire de l'école en 1947, l'école invite le groupe de théâtre antique de la Sorbonne à jouer dans le cadre de ces festivités et donne une représentation de l'Agamemnon d'Eschyle à l'Odéon d'Hérodaticus, donc à Athènes, et une représentation des Perses, d'Eschyle également, au théâtre antique d'Épidaure. Donc là, ce sont de grands événements culturels qui... rassemble la société athénienne au-delà donc simplement du milieu archéologique.

  • Speaker #0

    Et puis ils vont, grâce à la ville, s'intéresser à la Grèce contemporaine, à titre personnel et privé d'abord, et puis cette connaissance qu'ils vont acquérir par expérience personnelle, ils vont l'exploiter dans des journaux français. La Revue des Deux Mondes, Journal des Débats, pour parler de la Grèce, de la question d'Orient, et prendre des positions souvent très philhellènes. Puis ensuite, le champ de la Grèce contemporaine va devenir un champ académique à part entière dans l'histoire de l'école. La ville nous a paru finalement être un très bon levier pour rédiger une histoire un petit peu différente de l'école et couvrir une période qui va de 1846 principalement jusqu'en 1950. On a tissé une ébauche de ce qui est postérieur aux années 50, mais... Le livre porte vraiment sur ce contact très étroit avec la ville pour le premier siècle d'existence de cette institution.

  • Speaker #1

    L'école française étant installée à Athènes, elle participe à l'histoire de la ville et du pays. Elle est intimement mêlée également aux crises que traversent ce pays et sa capitale. C'est vrai surtout pendant la deuxième guerre mondiale, puisque l'école n'interrompt pas son activité. Elle reste ouverte, il y a des membres qui restent là. Robert Demangel arrive en 1936 et repart en 1950. C'est lui qui dirige l'école pendant toute cette période extrêmement difficile de la guerre et de la guerre civile qui suit le conflit mondial. Il parvient à protéger l'école et à éviter qu'elle ne soit occupée, qu'elle ne soit réquisitionnée par l'occupant, par les Allemands. Le 27 avril 1941, les membres, depuis la terrasse qui est au-dessus de la bibliothèque de l'école, voient monter la croix gammée qui est hissée sur l'acropole. Donc, ils assistent à cette scène dramatique.

  • Speaker #0

    Alors, à travers ça, on met en évidence des aspects très différents grâce à une recherche d'archives, qui a été extrêmement féconde. Et grâce à ça, on a rassemblé beaucoup d'archives manuscrites inédites et un certain nombre de documents iconographiques. On a privilégié des documents soit totalement inédits, soit déjà connus, mais on les a replacés dans leur contexte, en leur donnant souvent une signification nouvelle qui n'avait pas forcément été vue dans les exploitations antérieures. Donc ça fait un livre qui est en même temps la production d'un ensemble d'archives inédites, ordonnées de manière un petit peu... différentes. On a mis en évidence aussi tout le travail archéologique que les membres ont réalisé à Athènes. Et ça, on l'a un peu oublié parce que l'histoire de l'institution est liée plutôt aux grandes fouilles hors d'Athènes, aux grands voyages scientifiques qui ont été accomplis en Crète, dans les Cyclades, dans le Nord. Mais on n'a jamais fait le centenaire, par exemple, de la fouille de Belay aux Propylées, alors que 1850, c'est en fait la première fouille de l'école française d'Athènes. C'est d'une certaine manière par cette fouille que l'école française d'Athènes, et dès 1850, montre l'efficacité du dispositif. d'une institution française à l'étranger. Cette efficacité a été aussi exploitée, et on rétablit la dimension de cette participation, elle a été exploitée par la villa Médicis et les architectes de la villa Médicis, qui sont venus les premiers, avant même la création de l'école, à partir de 1845, s'installer à Athènes pour travailler sur l'acropole. Et ces architectes ont continué de venir à l'école française d'Athènes très régulièrement, jusqu'après la seconde guerre mondiale, en travaillant en collaboration avec les membres sur d'autres chantiers que la Grèce. Et donc, nous réintégrons dans l'histoire de l'école l'histoire de cette participation des membres de la Villa Médicis. Et au-delà des architectes, nous signalons que beaucoup d'autres artistes sont venus à l'école en ces jours, des sculpteurs et des musiciens, grâce à un accord qui était passé en fait avec la Villa. Le livre, en quelque sorte, retrace l'histoire de cette institution, tout en lui réintégrant toute une série de développements qu'on a exclu, au vu de son parcours archéologique, en considérant que c'était le parcours principal. Et donc on réintègre toutes ces histoires parallèles, en quelque sorte, mais qui sont autant de racines de cette institution dans la société athénienne et qui expliquent que l'école française Athènes est un morceau de l'histoire d'Athènes. L'institution doit une grande partie de son succès et de la richesse de son histoire à l'accueil que la ville lui a réservé. Et ce livre est construit comme une récapitulation de ce passé. Non pas par nostalgie, mais pour expliquer que l'avenir de cette institution, il est aussi dans le lien renouvelé avec la ville.

Chapters

  • Introduction à l'histoire de l'École Française d'Athènes

    00:25

  • Le rôle de l'école dans l'enseignement du français

    02:14

  • Contributions culturelles et théâtrales de l'école

    03:20

  • L'impact de la guerre sur l'école et son fonctionnement

    05:25

  • Conclusion : l'avenir de l'école et son lien avec Athènes

    09:00

Description

À l’ombre du Lycabette. L’École française et la ville d’Athènes, par Lucile Arnoux-Farnoux et Alexandre Farnoux (Éditions EFA)


Issu d’une conversation de salon athénien, d’une visite officielle à l’Acropole, d’une suggestion d’un ancien membre de l’expédition de Morée ou du malaise d’un érudit français dans une école de la ville ou des quatre à la fois, le destin de l’École française d’Athènes est lié à l’histoire de la ville d’Athènes et de la société athénienne. Ce lien est riche et réciproque, car l’École a été un acteur de l’histoire urbaine et sociale de la ville et la ville a été un terrain d’apprentissage et un objet d’étude pour la communauté savante qui y vit. Dans ce double rapport à la ville qui l’a accueillie, l’École a construit une histoire singulière et méconnue. En s’installant dans la capitale du nouvel État, l’École ne s’installe pas seulement dans « la patrie des arts et des lettres » dont rêve tout philologue: elle prend racine sur un terrain où les membres découvrent une langue grecque vivante et parlée, une Antiquité originale et inattendue, un peuple héritier d’une histoire prestigieuse et acteur d’une actualité imprévisible. C’est pourquoi il n’est pas exagéré de dire que la ville d’Athènes a été pour de nombreux membres la première « école » de la Grèce.

Lucile Arnoux est comparatiste, spécialiste de littérature néo-hellénique (université de Tours). Elle a publié notamment les volumes Le double voyage : Paris-Athènes 1919-1939 (EFA, 2018) et Le double voyage : Paris-Athènes 1945-1975 (EFA, 2021), et traduit plusieurs romanciers grecs des XXe et XXIe siècles.

Alexandre Farnoux est professeur d’archéologie et d’histoire de l’art grec à Paris Sorbonne et ancien directeur de l’École française d’Athènes (2011-2019). Il a travaillé sur plusieurs sites de l’École (Malia, Délos, Lato et Dréros) et a publié plusieurs livres dont Cnossos, l’archéologie d’un rêve (Gallimard, Paris 1993) ou catalogues d’exposition, notamment Homère (Louvre Lens – RMN, 2019).


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Crédits

Interview : Joseph Ballu (ResEFE)

Réalisation : Marina Leclercq (EFA)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    À l’ombre du Lycabette porte sur une histoire de l'école française d'Athènes, mais pas une histoire en tant qu'institution, et pas seulement, mais surtout dans le rapport de cette institution avec la ville d'Athènes. On avait constaté que l'institution avait eu un lien très particulier à la ville, très long, puisque depuis 1846 l'école est installée dans cette ville, et que ce lien n'avait jamais vraiment véritablement exploré. Le livre de Radet sur l'histoire de l'école française d'Athènes, publié en 1900, est extrêmement complet et parle d'énormément d'aspects de l'histoire de l'école, mais principalement sur une trajectoire qui fait de cette institution, une institution archéologique. Et en faisant ça, on rate, où on laisse dans l'ombre, considérant que c'est anecdotique ou que ça n'a pas vraiment d'importance, le rapport de l'institution au pays qui l'a accueilli d'abord, et puis surtout à la ville où cette institution s'est installée. Dans le premier volet, on fait toute l'histoire de comment l'école a participé à l'histoire urbaine de la ville, par exemple, puisqu'elle est installée dans trois endroits différents, rue Academias, sur la place Syntagma, puis ensuite sur le Lycabette, à trois époques différentes, à chaque fois dans... de beaux bâtiments. Le troisième est construit exprès pour ça par l'ingénieur Eugène Piat. Grâce aux archives d'Emile Burnouf, on a pu retrouver les plans de construction de l'école que nous publions pour la première fois. Quand elle est construite en 1873, c'est la dernière maison encore de la ville. Après, ce ne sont que des plantes non boisées du Lycabète et la ville va se développer. C'est le nouveau quartier d'Athènes qui va être construit, d'où le nom de Neapolis. C'est la nouvelle ville qui est construite au-delà. Et c'est un quartier qui va prendre un caractère tout de suite très marqué, très lié à l'éducation, à l'enseignement supérieur. C'est le quartier à proximité de l'université, c'est là qu'habitent les étudiants, c'est là qu'habitent les professeurs aussi.

  • Speaker #1

    L'enseignement du français, c'est l'une des missions, en fait, on l'a un petit peu oublié, de l'école française, qui est mentionné dès l'ordonnance de fondation en 1846. La possibilité est mentionnée pour les membres d'organiser des cours de français, de littérature française et même d'enseigner à l'université. Aucun des établissements scientifiques étrangers à Athènes, que ce soit l'Institut archéologique allemand, l'école américaine, l'école anglaise, n'a pris ce genre d'initiative de créer un établissement, à destination de la population grecque, parce que ce sont des jeunes grecs. Ce n'est pas du tout une école pour les français, pour les enfants de la communauté française, pas du tout. C'est véritablement tourner vers la population athénienne, vers les grecs, pour diffuser la langue, la culture française.

  • Speaker #0

    Et on s'est rendu compte qu'à travers ce rapport à la ville, on pouvait recomposer complètement une histoire de l'institution en mettant l'accent... sur toutes les personnes qui y sont passées, les membres, génération par génération, les équipes de direction, le personnel qui y a travaillé, et que cette communauté qui vit dans la ville, elle a la particularité, par rapport à toutes les autres écoles étrangères à Athènes, d'héberger des jeunes chercheurs qui restent un an renouvelables plusieurs fois, au moins trois fois, et parfois plus, ce qui fait un cas très particulier, unique d'ailleurs, dans le schéma de ces écoles étrangères, parce que, automatiquement, c'est des gens qui s'installent, qui très souvent apprennent la langue, très souvent ont des contacts en dehors du milieu académique, fréquentent les salons littéraires, fréquentent les salons des grandes familles athéniennes, et connaissent certains aspects de la société grecque.

  • Speaker #1

    Mais il y a aussi une contribution de l'école à certaines occasions particulières dans le domaine théâtral et de la mise en scène du théâtre antique, en particulier au moment des festivités, autour du centenaire de l'école en 1947, l'école invite le groupe de théâtre antique de la Sorbonne à jouer dans le cadre de ces festivités et donne une représentation de l'Agamemnon d'Eschyle à l'Odéon d'Hérodaticus, donc à Athènes, et une représentation des Perses, d'Eschyle également, au théâtre antique d'Épidaure. Donc là, ce sont de grands événements culturels qui... rassemble la société athénienne au-delà donc simplement du milieu archéologique.

  • Speaker #0

    Et puis ils vont, grâce à la ville, s'intéresser à la Grèce contemporaine, à titre personnel et privé d'abord, et puis cette connaissance qu'ils vont acquérir par expérience personnelle, ils vont l'exploiter dans des journaux français. La Revue des Deux Mondes, Journal des Débats, pour parler de la Grèce, de la question d'Orient, et prendre des positions souvent très philhellènes. Puis ensuite, le champ de la Grèce contemporaine va devenir un champ académique à part entière dans l'histoire de l'école. La ville nous a paru finalement être un très bon levier pour rédiger une histoire un petit peu différente de l'école et couvrir une période qui va de 1846 principalement jusqu'en 1950. On a tissé une ébauche de ce qui est postérieur aux années 50, mais... Le livre porte vraiment sur ce contact très étroit avec la ville pour le premier siècle d'existence de cette institution.

  • Speaker #1

    L'école française étant installée à Athènes, elle participe à l'histoire de la ville et du pays. Elle est intimement mêlée également aux crises que traversent ce pays et sa capitale. C'est vrai surtout pendant la deuxième guerre mondiale, puisque l'école n'interrompt pas son activité. Elle reste ouverte, il y a des membres qui restent là. Robert Demangel arrive en 1936 et repart en 1950. C'est lui qui dirige l'école pendant toute cette période extrêmement difficile de la guerre et de la guerre civile qui suit le conflit mondial. Il parvient à protéger l'école et à éviter qu'elle ne soit occupée, qu'elle ne soit réquisitionnée par l'occupant, par les Allemands. Le 27 avril 1941, les membres, depuis la terrasse qui est au-dessus de la bibliothèque de l'école, voient monter la croix gammée qui est hissée sur l'acropole. Donc, ils assistent à cette scène dramatique.

  • Speaker #0

    Alors, à travers ça, on met en évidence des aspects très différents grâce à une recherche d'archives, qui a été extrêmement féconde. Et grâce à ça, on a rassemblé beaucoup d'archives manuscrites inédites et un certain nombre de documents iconographiques. On a privilégié des documents soit totalement inédits, soit déjà connus, mais on les a replacés dans leur contexte, en leur donnant souvent une signification nouvelle qui n'avait pas forcément été vue dans les exploitations antérieures. Donc ça fait un livre qui est en même temps la production d'un ensemble d'archives inédites, ordonnées de manière un petit peu... différentes. On a mis en évidence aussi tout le travail archéologique que les membres ont réalisé à Athènes. Et ça, on l'a un peu oublié parce que l'histoire de l'institution est liée plutôt aux grandes fouilles hors d'Athènes, aux grands voyages scientifiques qui ont été accomplis en Crète, dans les Cyclades, dans le Nord. Mais on n'a jamais fait le centenaire, par exemple, de la fouille de Belay aux Propylées, alors que 1850, c'est en fait la première fouille de l'école française d'Athènes. C'est d'une certaine manière par cette fouille que l'école française d'Athènes, et dès 1850, montre l'efficacité du dispositif. d'une institution française à l'étranger. Cette efficacité a été aussi exploitée, et on rétablit la dimension de cette participation, elle a été exploitée par la villa Médicis et les architectes de la villa Médicis, qui sont venus les premiers, avant même la création de l'école, à partir de 1845, s'installer à Athènes pour travailler sur l'acropole. Et ces architectes ont continué de venir à l'école française d'Athènes très régulièrement, jusqu'après la seconde guerre mondiale, en travaillant en collaboration avec les membres sur d'autres chantiers que la Grèce. Et donc, nous réintégrons dans l'histoire de l'école l'histoire de cette participation des membres de la Villa Médicis. Et au-delà des architectes, nous signalons que beaucoup d'autres artistes sont venus à l'école en ces jours, des sculpteurs et des musiciens, grâce à un accord qui était passé en fait avec la Villa. Le livre, en quelque sorte, retrace l'histoire de cette institution, tout en lui réintégrant toute une série de développements qu'on a exclu, au vu de son parcours archéologique, en considérant que c'était le parcours principal. Et donc on réintègre toutes ces histoires parallèles, en quelque sorte, mais qui sont autant de racines de cette institution dans la société athénienne et qui expliquent que l'école française Athènes est un morceau de l'histoire d'Athènes. L'institution doit une grande partie de son succès et de la richesse de son histoire à l'accueil que la ville lui a réservé. Et ce livre est construit comme une récapitulation de ce passé. Non pas par nostalgie, mais pour expliquer que l'avenir de cette institution, il est aussi dans le lien renouvelé avec la ville.

Chapters

  • Introduction à l'histoire de l'École Française d'Athènes

    00:25

  • Le rôle de l'école dans l'enseignement du français

    02:14

  • Contributions culturelles et théâtrales de l'école

    03:20

  • L'impact de la guerre sur l'école et son fonctionnement

    05:25

  • Conclusion : l'avenir de l'école et son lien avec Athènes

    09:00

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